La Sainte Hostie du miracle du Très Saint Sacrement de Douai,

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Icône de la Divine Miséricorde.

 

Notre Dame des Miracles de Douai, Sainte Hostie

dans l’ostensoir du jubilé de 1854 et Divine Miséricorde

 

Lors de la Fête Dieu 2004, renouant avec la tradition multi séculaire, la paroisse de Douai (diocèse de Cambrai) a organisé les Fêtes du 750ème anniversaire du miracle du Très Saint Sacrement du 14 avril 1254. La Sainte Hostie du Miracle a été emmenée en procession par Monseigneur Garnier, Archevêque de Cambrai, dans les rues de Douai pour une grande veillée d’adoration dans l’Eglise Notre Dame, avant la grande Messe qui a rassemblé la ville sur la place Saint-Amé, au lieu même du miracle. Le Saint Père Jean-Paul II avait fait parvenir sa bénédiction à cette occasion. L’adoration mensuelle de la Sainte Hostie avait été relancée depuis quelques années par des pèlerins Lillois sous l’impulsion de Marthe Robin. Ces pèlerins adoraient l’Hostie tous les premiers jeudi du mois et plaçaient toujours une petite icône de la Divine Miséricorde à proximité de la Sainte Hostie. Bientôt la confrérie multi séculaire du Très Saint Sacrement de Miracle devait revivre sous l’impulsion des curés de Douai, les Pères André Merville, Bernard Descarpentries et José Van Oost.

Procession de la Sainte Hostie devant le beffroi de Douai – Juin 2008

La Sainte Hostie est conservée depuis le miracle eucharistique du 14 avril 1254 : « Au XIII° siècle, la ville de Douai, comme le reste des Flandres, était désolée par les blasphèmes des Stadingnes qui niaient entre autres le dogme de la présence réelle de Jésus Christ dans l’Eucharistie.  Voici qu’elle fut la réponse du Ciel à ces excès d’hérésie. Nous empruntons le récit du miracle à un témoin oculaire, Thomas de Cantimpré, religieux Dominicain, condisciple de Saint Thomas d’Aquin et disciple d’Albert le Grand,  dans son ouvrage « De Apibus bonum universale» : « Au temps de Pâques, dit-il, un prêtre qui venait de donner la Sainte Communion au peuple dans l’église des Chanoines de Saint Amé, vit avec effroi qu’une Hostie se trouvait sur le sol. Il se mit à genoux et voulut recueillir le corps de Jésus Christ, mais aussitôt, d'elle-même, l’Hostie s’éleva en l’air et alla se placer sur le purificatoire. Le prêtre pousse un cri, il appelle les chanoines; et ceux-ci, accourus à sa voix, aperçoivent sur le linge sacré un Corps plein de vie sous la forme d’un charmant Enfant. On convoque  le peuple; il est admis à contempler le prodige et tous les assistants, sans distinction, jouissent de cette vision céleste. Averti de cet évènement par le bruit qui s’en répandit bientôt, je me rendis à Douai. Arrivé chez le doyen de Saint-Amé, Thomas Pikète, je le priai de me faire voir le miracle. On ouvre le Ciboire; le peuple accourt, et peu après que le Ciboire fut ouvert, chacun de s’écrier: "Le voici, je Le vois ! le voici! je vois mon sauveur!"

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photo de la Sainte Hostie -juin 2008

 

 J’étais debout, frappé d’étonnement: je ne voyais que la forme d’une Hostie très blanche, et pourtant ma conscience ne me reprochait aucune faute qui pût m’empêcher de voir le Corps sacré. Mais cette pensée ne m’inquiéta pas longtemps, car bientôt je vis distinctement la face de Notre Seigneur Jésus-Christ dans la plénitude de l’âge. Sur sa tête était une couronne d’épines et du front coulaient deux gouttes de sang qui descendaient sur chaque joue.  A l’instant,  je me jette à genoux, et j’adore en pleurant. Quand je me relevai, je n’aperçu plus ni couronne d’épines, ni gouttes de sang, mais je vis une face d’homme, radieuse et éblouissante de beauté, vénérable au-delà de tout ce qui peut s’imaginer.  Elle était tournée à droite, en sorte que l'œil droit se voyait à peine. Le nez était long et droit, les sourcils arqués, les yeux très doux et baissés; une longue chevelure descendait sur les épaules, la barbe, que le fer n’avait point touchée, se recourbait d’elle-même sous le menton, et, près de la bouche, qui était très gracieuse, elle s’amincissait. Le front était large, les joues maigres, et la tête ainsi que le cou qui était assez long, s’inclinaient légèrement. Voilà le portrait, et telle était la beauté de cette face très douce. En l’espace d’une heure, on voyait ordinairement le Sauveur sous différentes formes: les uns l’ont vu étendu sur la Croix; d’autres, comme venant juger les hommes; d’autres, enfin, et c’est le plus grand nombre, le virent sous la forme d’un Enfant »… Douai allait suite à ce miracle devenir par son Université, ses 17 monastères d’hommes et 18 de femmes, et l’hospitalité donné aux catholiques anglais, un des boulevards les plus importants du catholicisme. La 1ère traduction de la bible du latin à l’anglais eut lieu à Douai. 2000 prêtres anglais seront ordonnés à Douai, 200 mourront martyrs dont saint John Southworth. Les Pères Récollets wallons  partiront en 1615 de Douai évangéliser le Québec, tandis que le  Père Jésuite  Nicolas Trigault assurait la première traduction de la messe chinois et l’évangélisation en Chine. Le Bienheureux Père Dominicain Alain de la Roche avait  démarré à Douai la 1ère confrérie du rosaire en 1470».

Quelques années plus tard, en février 2007,  la paroisse décida d’une semaine de mission d’évangélisation, avec l’école d’évangélisation de l’Emmanuel de Paray le Monial, dont le point d’orgue a été la venue des reliques de Sainte Thérèse de Lisieux. L’année 2007 était le 100ème  anniversaire de l’hélicoptère dont les deux premiers vols au monde eurent lieu à Douai et à Lisieux.  Les reliques de Sainte Thérèse arrivèrent donc,  le 8 février, en hélicoptère à Douai, et après une matinée de neige et de grêle, en chassèrent  l’orage et les nuages,  pour amener  deux arcs en ciel, le soleil et des jours de profondes ferveurs.  Relevons que la Sainte Hostie du Miracle était conservée depuis des dizaines d’années  dans un tabernacle encadré des portraits de Sainte Marguerite Marie de Paray le Monial et de Sainte Thérèse de Lisieux.

 

Après le succès de cette mission, la Confrérie de la Sainte Hostie du miracle cherchant à promouvoir l’adoration,  et marquée par la mort du  Saint-Père Jean-Paul II en la vigile de la Divine Miséricorde, consulta un livre sur l’adoration,  ouvert providentiellement à la page des prières de Sainte Faustine. Il fut alors décidé de vivre la neuvaine de la Divine Miséricorde 2007 en paroisse. Une adoration quotidienne de la Sainte Hostie du  miracle d’une heure et demie tous les soirs de la neuvaine avec  la récitation des prières de Saint Faustine regroupa une quarantaine de personnes.  Au fur et à mesure de cette neuvaine nous redécouvrions l’histoire de la Sainte Hostie  et  de son adoration depuis 1254.  Et nous nous rendions compte avec stupeur que nous étions en train de renouer avec les siècles passés ! En effet nous nous aperçûmes que la Fête oubliée de la Sainte Hostie était le mardi de Pâques, et que les festivités de l’octave du miracle s’étendaient du Dimanche de Pâques -1er jour du miracle- au dimanche de Quasimodo –dimanche de la Divine Miséricorde- jour séculaire de procession de la Sainte Hostie du Miracle avec le jour de la Fête Dieu. « Le miracle arriva le jour même de Pâques. Il dura plusieurs jours, se renouvelant chaque fois que la Sainte Hostie était exposée à découvert; tous ceux qui entraient dans l’église en étaient témoins ». Quelle émotion de renouer avec tous les chrétiens qui nous ont précédés, guidés par Sainte Thérèse et Sainte Faustine !

 

Pour renouveler l’adoration de la Sainte Hostie et l’honorer, elle fut translatée dans la chapelle de  Notre Dame des Miracles, patronne de Douai, au sein de la Collégiale Saint-Pierre. Cette cérémonie eut lieu pour la Fête Dieu 2008, après 40 heures d’adoration de la Sainte Hostie, dont une nuit au carmel, et trois processions dans la ville de Douai. Notre Archevêque Monseigneur Garnier emmena, à l’issue des vêpres,  la Sainte Hostie dans la chapelle où elle est aujourd’hui  honorée.

Translation de la Sainte hostie par Mgr Garnier - juin 2008

Afin de toujours mieux souligner la présence de la Miséricorde Divine dans la Sainte Hostie, et touchée par la proximité avec  le message de Sainte Faustine, la Confrérie souhaita installer une grande icône de la Divine Miséricorde à proximité de l’autel. Les Pères Pallotins ayant acceptés de faire réaliser une copie de leur icône d’OSNY, la Confrérie a offert cette icône de 1.80 m de hauteur,  réalisée à Cracovie. Elle a été solennellement encensée et  installée dans la chapelle à la fin de la neuvaine de la Miséricorde 2009, 3ème neuvaine en paroisse, après une procession regroupant une centaine de paroissiens dans la Collégiale Saint-Pierre. Le lendemain, elle était présentée à toute la paroisse, accompagnant l’assemblée devant l’autel,  pour la messe de la Divine Miséricorde.

Depuis ce jour, la prière dans  la Sainte Chapelle continue de se renforcer auprès de la Miséricorde Divine, honorée dans la Sainte Hostie du Miracle du Très Saint  Sacrement de Douai.  Déjà lors du premier pèlerinage national eucharistique de 1875 auprès de la Sainte-Hostie du Miracle, regroupant 100 000 fidèles à Douai,  et annonçant  le premier congrès Eucharistique de Lille, Mgr Deprez évêque de la Nouvelle-Orléans s’écriait : « la France vient auprès de la Miséricorde Divine où réside la Majesté infinie de Dieu dans le Sacrement de son Amour pour les hommes. »

Zone de Texte: Histoire de la Sainte Hostie du Très Saint Sacrement de Miracle de Douai sur http://hostiedumiracle.free.fr

 Messe de la Divine Miséricorde

 -19 avril 2009-

Collégiale Saint-Pierre de Douai

 

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