PREMIER CARMEL de DOUAI

 

En 1625, le 16 novembre, quatre carmélites de Mons (Belgique):

 

- Sœur Marie de Sainte Aune (Charlotte MONTAT)

- Sœur Magdeleine Thérèse du Saint Sacrement (Alexandrine T'SERCLAES)

- Sœur Aldegonde de saint François (Françoise de MERODE)

- Sœur Thérèse de Jésus -- novice - (Anne Françoise de QUELLERY, née à Douay en 1605)

 

et deux carmélites d'Anvers:

 

- Sœur Angélique du Saint Esprit (Jeanne de DOMPRE)

- Sœur Claire de Jésus (Claire LAITHWAITE OF KENSINGTON)

 

forment la première communauté du CARMEL à DOUAY, ville des Pays-Bas espagnols. En attendant que le monastère prévu soit construit, Dom Philippe de Caverel, Abbé de Saint Waast, accueille les carmélites pendant trois ans dans son Refuge de Douay. Ce Refuge était sis dans l'actuelle rue du Gouvernement, à l'emplacement de l'Institution Sainte Clotilde.

 

En 1628, elles prennent possession du carmel édifié dans la partie neuve de la ville, la Neuville, à l'angle des actuelles rues Pierre Dubois et Morel.

 

La vie s'écoule dans la prière et « une joyeuse pénitence », visant au but proposé par Sainte Thérèse au Carmel réformé: prier pour les prêtres, les prédicateurs et les théologiens: « A cette fin sont dressés leurs méditations jour et nuit, leurs jeûnes, l'abstinence de chair perpétuelle, leurs travaux manuels... » (Martin LHERMITTE - 1638.)

 

En 1777 ou 1778, entre au carmel de Douay Mademoiselle Hubertine DELVIGNE, âgée de 24 ans. Au cours de ce bref historique nous aurons l'occasion de reparler de cette demoiselle devenue Sœur Hubertine de la Visitation.

Depuis l'entrée de Louis XIV à Douay en 1667, la ville appartient au Royaume de France. Il n'en est pas de même pour la Belgique : en 1749, Mons est devenue autrichienne.

En 1783, Joseph II, Empereur d'Autriche, supprime dans son empire les monastères de contemplatives. Les douze carmélites de Mons, expulsées, trouvent asile chez leurs sœurs de Douai. Les deux communautés se fondent en une seule sous la houlette de la prieure douaisienne, Mère Marie Thérèse EVRARD. La paix, l'harmonie et le zèle pour le service de Dieu et de l'Eglise règnent dans la communauté ainsi formée.

 

Mademoiselle Marie Madeleine DUBAR, née à Raimbeaucourt le 20 mai 1761, est reçue au carmel en 1785 et prend le nom de Sœur. Constance de Sainte Marie Madeleine. Nous la retrouverons, de même que sœur Hubertine, ci-dessus mentionnée présente lors de l'établissement du troisième carmel de Douai en 1835.

Mais la Révolution gronde bientôt en France et, le 17 septembre 1792, les 29 carmélites de Douai sont expulsées. Certaines se réfugient dans leur famille, d'autres se regroupent assez vite, clandestinement à Mons. Sœur Constance est de celles-ci.

 

Le carmel douaisien est vendu en 1795, puis détruit en 1820 pour faire place à l'arsenal.

 

Les carmélites meurent les unes après les autres et en 1818 il ne reste que : à Mons, Sœur Constance et à Douai, Sœur Hubertine. Apprenant que le carmel de Lille s'est reconstitué, elles demandent à y être reçues.

 

En 1822, elles y entrent toutes deux, pensant sans doute y terminer leur vie terrestre (elles ont passé la soixantaine!), mais Dieu en décide autrement : elles mourront toutes deux au 3ème carmel de Douai.

 

Deuxième CARMEL de DOUAI

Le 9 juin 1828, par la fondatrice du second carmel de Lille, mère Marie Joseph (Guéaux de Reversaux), est rétabli un carmel à Douai dans l'ancienne Abbaye de Paix, située dans le quartier de la gare actuelle. Mais l'autorisation de fonder n'a été accordée qu'à la condition suivante : les carmélites se consacreront à l'éducation des jeunes filles pauvres. Pour respecter cette clause tout en sauvegardant la vie contemplative, un groupe de tertiaires enseignantes est adjoint à la communauté des carmélites.

 

Cette communauté est très florissante et riche en sujets : elle fournit trois religieuses pour la fondation de Roubaix dès 1830 et cinq pour la fondation d'Ypres (Belgique) en 1834. Entre 1828 et 1834, 17 jeunes filles prennent l'habit. 13 d'entre elles firent profession, les 4 autres retournèrent dans le monde.

 

Mais la paix ne devait pas être de longue durée. Cette fois-ci c'est entre l'autorité ecclésiastique et les trois carmels du diocèse, ceux de Lille, de Douai et de Roubaix qu'éclate un conflit en 1834. Le différend porte sur les vœux et les relations des monastères avec les carmes et le centre de l'Ordre. Ne pouvant arriver à un accord avec le chef du diocèse, les trois carmels s'exilent en Belgique : Douai et Roubaix à Gand, Lille à Warneton.

 

Troisième CARMEL de DOUAI

Mais l'année suivante, les Carmélites de Lille se ravisent et reviennent dans leur diocèse d'origine le 22 juillet 1835. Elles reçoivent pour couvent l'ancien carmel de Douai (l'Abbaye de Paix) resté libre depuis le départ de la communauté douaisienne l'année précédente. C'est ainsi que Sœur Constance et Sœur Hubertine reviennent finir leurs jours à Douai!

L'ancienne communauté de Douai, réfugiée à Gand, va, à la demande de l'évêque de Namur s'implanter dans cette ville en 1837 et y reste.

 

 

Le 18 décembre 1843 meurt Sœur Hubertine, âgée de 9o ans.

 

L'installation dans l'Abbaye de Paix ne dura pas dix ans en 1844, lors de la construction du chemin de fer, la communauté est expropriée. Monsieur DEBRABANT, fondateur de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Union des Sacrés Cœurs, s'occupe de la construction du nouveau monastère dans les faubourgs, rue de l'Arbre Sec. La communauté s'y installe le 22 septembre 1847.

 

En 1854 y meurt Sœur Constance, professe et dernière survivante du ler Carmel de Douai. Elle est âgée de 92 ans !

 

La vie régulière a repris son rythme, prière et travail manuel alternant, mais la paix intérieure et la tranquillité extérieure ne coïncident pas forcément.

 

En 1903, la loi Combes ordonne la fermeture de toutes les chapelles non autorisées, et le 28 août 1909 les Carmélites de Douai sont de nouveau sur le chemin de l'exil.

 

Elles se rendent à BOTTELAERE, près de Gand, pour un séjour provisoire qui durera ... 14 ans

 

C'est seulement en 1923 qu'elles regagnent Douai et la rue de l'Arbre Sec.

 

Et depuis, elles y assurent leur permanence de prière, et l'assureront aussi longtemps que Dieu voudra...

 

Rédigé en Mai 1975

 

A l'occasion du 350ème anniversaire de la présence carmélitaine à Douai

 

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